Comment Lego s'est sauvé de la faillite grâce à l'open innovation.

Au début des années 2000, enregistrant des pertes significatives, Lego, concurrencé par les jeux vidéo, n’est pas passé loin de la faillite. L’entreprise a commencé à se redresser par des programmes d’économies drastiques, mais aussi quand elle a introduit sur le marché Lego Mindstorm, une gamme de briques équipées de capteurs et de moteurs programmables, qui permettent aux clients de concevoir leurs objets ou robots et de les animer. Pourtant rien ne s’est passé sur ce projet comme l’entreprise l’avait initialement prévu.

Dans les trois semaines qui ont suivi son lancement, plus de mille utilisateurs avancés – dans une campagne coordonnée sur le web – ont commencé à « hacker » le logiciel fourni avec Mindstorm et à faire des modifications non autorisées. Dans un premier temps, Lego a envisagé de poursuivre les contrevenants. Mais il s’est vite rendu compte qu’en l’espace de très peu de temps, les hackers venaient d’améliorer le produit original de façon significative, notamment en direction d’une cible de 18 ans et plus qu’elle convoitait fortement.

L’entreprise a alors entièrement changé son approche. Elle a choisi une quarantaine d’ambassadeurs dans une vingtaine de pays du monde parmi les communautés de passionnés qui s’étaient naturellement développées sur internet. Ceux-ci ont été chargés d’être les interfaces entre l’entreprise et ses clients et ont été associés de façon proche dans toutes les étapes de design des nouveaux produits. Elle a également laissé faire la « collaboration forcée » sur Mindstorm en introduisant dans ses produits certaines des fonctionnalités imaginées par les hackers. Elle a enfin proposé à ses clients Lego Factory un logiciel gratuitement téléchargeable sur son site, qui permet de dessiner ses propres jouets et de les commander ensuite… Ou quand innovation et personnalisation, deux approches essentielles à l’heure du digital, se rencontrent !

A suivre : De quoi le « growth hacking » est-il le nom ?
Pour approfondir : « Révolution digitale : transformer la menace en opportunités ». Christophe VICTOR – Lydia BABACI-VICTOR (Eyrolles, avril 2017).
« Le monde qui vient ». Christophe VICTOR (à paraître, Plon, septembre 2019).

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